Le 19 août 1944
Le 19 août 2014 sera célébré le 70e anniversaire du soulèvement de la préfecture de police. Retour sur ce 19 août 1944, jour où l'insurrection pour la libération de la capitale a commencé...






















Alors que Paris est occupée depuis 4 ans, la police parisienne va s’insurger, le 19 août 1944, et se défaire du joug allemand, contribuant ainsi à la libération de la ville.
Le 15 août , alors que les alliés s’approchent de Paris, les Allemands décident de désarmer certains commissariats et s’attaquent à ceux de St Denis et d'Asnières.
Un ordre de grève est alors lancé à la police parisienne par les mouvements de résistance de la Police "Front National de la Police, Police et Patrie et L'Honneur de la Police", regroupés sous le nom de Comité de Libération de la Police Parisienne.
Le 19 août à 7h, plus de 2000 policiers en civil se rassemblent devant la préfecture de police, du côté de la cathédrale Notre-Dame.
« Le parvis de Notre-Dame est noir de monde. Partout des brassards tricolores. Les chefs du Comité de Libération de la Police haranguent leurs hommes en civil. Le grand portail s’ouvre. En quelques minutes, la Préfecture de Police est occupée. Les standardistes sont sur les dents, les ordres partent. En civil, les milliers d’agents de Paris vont réoccuper les commissariats abandonnés pendant la grève » . (Les yeux ouverts dans Paris insurgé , de Claude Roy, correspondant du journal Front National). |
Vers 8h , des policiers munis de leurs brassards FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) ont pénétré dans la préfecture par une porte qu’entrouvre un garde de faction. Le colonel Rol-Tanguy inscrit cette action dans celle des FFI, faisant de la préfecture de police son point d'appui pour la libération de Paris.
Les agents démettent le préfet Amédée Bussière de ses fonctions, occupent avec des équipes désignées à l’avance les principaux locaux stratégiques et affirment l’existence du premier édifice public délivré symbolisant le nouveau pouvoir dans la capitale.
Peu avant 9h , le premier drapeau tricolore est hissé au sommet de la caserne de la Cité et la Marseillaise résonne dans la cour.

Vers 10h , Charles Luizet, qui a été désigné par de Gaulle comme préfet de police du Gouvernement provisoire, entre dans la préfecture de police à bord d’un véhicule de police et se voit acclamé dans la cour principale, dite cour Jean Chiappe, qui deviendra la « cour du 19 août ».
A 14h30 , les premiers coups de feu sont tirés depuis la cour. Malgré les mitrailleuses lourdes envoyées par les Allemands, les canons, les chars et les obus qui explosent dans la cour, la préfecture repousse les attaquants. Elle rappelle à elle des effectifs des commissariats pour renforcer son dispositif.
Et ensuite… Les policiers continuent d’occuper la préfecture de police. Les combats se poursuivront jusqu’au 25 août 1944. 167 policiers seront tués durant ces 6 jours.
C’est ce 19 août 1944 que l’insurrection pour la libération de la capitale commence. L’action de ces policiers « rebelles » sera saluée.
QUAND LA PRESSE EN PARLE « La conduite de la police patriote reste héroïque et mérite le plus magnifique éloge » France-Libre (22 août 1944) « Le Comité Parisien de Libération a pu, avec juste raison, afficher sur les murs de Paris : Policiers, nous sommes fiers de vous ! » L’Humanité (21 août 1944) « Les agents de la Police parisienne se sont battus en héros » L’Humanité (22 août 1944) |